Le THCV : que disent les études scientifiques ?

Le THCV : que disent les études scientifiques ?

Dans un monde où la désinformation est de mise, les internautes sont de plus en plus exigeants quant à l’exactitude des données qu’ils lisent. Contrairement à ce que certains pensent, les internautes sont de vrais petits chercheurs quand une information cruciale leur manque. 

Quand on pense au débat qu’a suscité le HHC (hexahydrocannabinol), on se rend bien compte qu’adeptes et détracteurs utilisaient une terminologie similaire : bien qu’opposés en termes d’opinions, ce sont bien les mêmes idées qu’ils diffusaient, sans preuves scientifiques à l’appui et sans sources. Même le compte-rendu de l’ANSM (Agence national de sécurité du médicament) qui acte l’interdiction du HHC se démarque par une absence criante de source, menant vers des études scientifiques pertinentes. 

Maintenant que le THCV (tétrahydrocannabivarine) entre sur le marché, force est de constater que la dictature de l’opinion (des détracteurs et des adeptes) risque d’entacher les futurs débats qui le concerneront. Alors, penchons-nous un instant sur les études scientifiques menées et ne cédons pas ! 

Qu’est-ce que le THCV ? Quels sont ses potentiels ? Pourquoi agit-il sur nous ?

Ce qu'il faut retenir :

  • Le THCV, différent du THC, montre un potentiel en régulant l'appétit et pourrait aider contre l'obésité et le diabète.
  • Il possède des propriétés neuroprotectrices, prometteuses contre les symptômes de la maladie de Parkinson.
  • Le THCV augmente l'effet antinociceptif du THC sans ses effets secondaires, offrant un potentiel dans la gestion de la douleur.
  • Son interaction avec le système endocannabinoïde varie selon le dosage, nécessitant plus de recherches pour comprendre pleinement ses effets.

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Qu’est-ce que le THCV ?

Leçon de chimie : la molécule de THCV

Une petite définition du THCV s’impose. Le THCV, aussi noté « Δ9-THCV », est également connu sous son nom complet « tétrahydrocannabivarine ». Le tétrahydrocannabivarine (THCV) n’a pas la même structure moléculaire que le THC (tétrahydrocannabinol). Il s’agit de ce qu’on appelle un analogue du groupe « propyle », ce qu’indique également le suffixe « -varine ». Un propyle se démarque par sa structure moléculaire : il est composé d’une chaîne de trois atomes de carbone, en opposition au groupe pentyle, dont le THC fait partie. 

Sa formule moléculaire est C19H26O2, ce qui implique qu’il contient dix-neuf atomes de carbones, vingt-six d’hydrogène et deux d’oxygène. Il existe deux isomères associés au THCV : le Δ8 et le Δ9. Sans entrer dans les détails, cela veut dire que l’agencement de la molécule de THCV peut varier légèrement et procurer des effets différents. 

En fait, chimiquement, le THCV possède les mêmes atomes que le CBDV (cannabidivarine), à la différence près que le CBDV contient sept isomères. 

Que peut-on en dire ? C’est bien beau ce discours, mais comment pouvons-nous l’interpréter ? La chimie est une science de l’exactitude et de la subtilité. Ce n’est pas parce qu’une molécule ressemble de près ou de loin à une autre qu’il s’agit de la même. Dans le cas présent, il s’agit d’une molécule du groupe « propyle » qui peut avoir des effets bien différents que ceux du groupe pentyle, comme on le verra ! 

Tétrahydrocannabivarine : un phytocannabinoïde 

Petit rappel de ce qu’est le tétrahydrocannabivarine et de son enjeu pour notre organisme. Le THCV est un « phytocannabinoïde ». Cela veut dire qu’il se développe naturellement sur des plantes, et notamment sur le chanvre. 

En le disant simplement, un phytocannabinoïde est un cannabinoïde synthétisé par une plante, capable de se connecter à nos récepteurs cannabinoïdes, et plus largement, d’influencer notre système endocannabinoïde.

Le système endocannabinoïde est décrit par le biologiste français, Bernard Calvino, comme un régulateur de l’homéostasie du corps, à savoir de son équilibre. Il indique que ce système agit en voie de signalisation et « est un acteur régulateur de la douleur, mais aussi de l’appétit et de la prise de nourriture, de la nausée, de la motricité… »

Cela étant, un phytocannabinoïde externe, capable d’interagir avec notre système endocannabinoïde, peut modifier l’action de ce système bien rodé. Le THCV peut donc, potentiellement, agir sur la douleur, la prise de nourriture, l’anxiété, la motricité, l’inflammation ou encore la mémoire. 

Que peut-on en dire ? Sans parler de bien ni de mal, il ne s’agit pas de décrédibiliser l’action des phytocannabinoïdes sur l’organisme. Ces derniers, comme le THCV, ont un effet sur notre équilibre et peuvent représenter un grand potentiel pour les chercheurs.  On sait que les études sur le CBD ont largement été retardées par la mauvaise image qu’avait le cannabis. Aujourd’hui, la communauté scientifique ne veut plus reproduire cette erreur. Comme le disait Nicolas Donzé, chimiste et toxicologue, dans son article sur le sujet, il ne faut pas « laisser les brumes d’un seul cannabinoïde, le THC, masquer les qualités des plus de 100 autres constituants ».

Le potentiel scientifique du THCV : les effets

Mais alors, où se tourner pour comprendre les effets du THCV ? La réponse est simple : vers les études scientifiques. Les chercheurs s’évertuent tous les jours à travailler sur les phytocannabinoïdes du chanvre et il serait bien dommage de préférer l’opinion publique au travail scientifique. Que dit la science au sujet des effets du THCV ?

Appétit & THCV

Le tétrahydrocannabivarine démontre un certain potentiel en ce qui concerne la gestion de la faim. Contrairement à de nombreux cannabinoïdes, il aurait un effet coupe-faim, ce qui pourrait être intéressant dans la gestion de l’obésité ou du diabète. Une étude dans le Journal of Cannabis Research (vol. 2) intitulée «Δ9-tétrahydrocannabivarine (THCV) : commentaire sur le potentiel bienfait thérapeutique pour le contrôle de l’obésité et du diabète » (trad.) indique que le THCV « réduit l’appétit, augmente la satiété et régule l’énergie du métabolisme », ce qui pourrait être intéressant dans le cadre de la perte de poids et pour les patients atteints du diabète type 2. 

Cette étude explique plus précisément que le principal effet du THCV ne concerne pas nécessairement la prise alimentaire mais plutôt la régulation du plasma glucose, des niveaux d’insuline et des triglycérides du foie. Les études, principalement opérées in vivo sur des souris, démontrent que le tétrahydrocannabivarine agit sur la sensibilité à l’insuline. C’est également ce qu’explique une étude de Nutrition & Diabetes qui a pu démontrer que l’action du THCV n’était pas tant sur la sensation de faim et la prise alimentaire que sur la régulation métabolique. 

L’avantage pour la communauté scientifique serait que le THCV pourrait remplacer le Rimonabant, un médicament controversé qui fonctionne, à l’instar du THCV, en agoniste inverse sur le récepteur CB1 mais qui provoque énormément d’effets secondaires. Le tétrahydrocannabivarine pourrait changer la donne, avec les mêmes effets métaboliques sans les effets secondaires ! 

Que peut-on en dire ? Le THCV représente actuellement un véritable potentiel thérapeutique pour la communauté scientifique. Il pourrait participer à la gestion de l’obésité et du diabète. En revanche, les études sont encore en cours. Avant de croire les instagrameur.ses qui vous diront qu’il s’agit d’un remède miracle pour perdre du poids, mieux vaut savoir que cela n’est utile que pour les personnes qui en ont réellement besoin. 

THCV : un neuroprotecteur 

Beaucoup de scientifiques se penchent vers le tétrahydrocannabivarine pour ses propriétés neuroprotectrices. Une étude prometteuse sur des rats a notamment cherché à démontrer que le tétrahydrocannabivarine pouvait réduire les symptômes de la maladie de Parkinson. La raison ? Le THCV active les récepteurs CB2 (il s’y connecte et mime nos endocannabinoïdes) et pourrait au contraire agir en agoniste/antagoniste sur les récepteurs CB1, qui gèrent des processus de notre système nerveux. Plus encore, il semblerait que le tétrahydrocannabivarine soit un puissant antioxydant. 

L’étude est optimiste ! Les résultats semblent indiquer un ralentissement du processus dégénératif. Il semblerait que ce ne soit pas tant son action sur les récepteurs CB2 qui soient en cause, mais plutôt ses propriétés antioxydantes qui pourraient réduire la perte de certains neurones (notamment les neurones nigrostriatal dopaminergique), en cause dans la maladie de Parkinson. On parle de « neuroprotecteur ». 

Une autre étude sur des souris, publiée dans la revue scientifique Neurobiology of Disease, démontre également que le tétrahydrocannabivarine réduit les dyskinésies (anomalies du mouvement) liées à la maladie de Parkinson. Il pourrait également avoir des propriétés anticonvulsives. 

Que peut-on en dire ? Certaines études démontrent bel et bien un effet neuroprotecteur du THCV. En revanche, il ne faut pas oublier que les études sont toujours en cours. Par ailleurs, pour atteindre cet effet, il est nécessaire de prendre un dosage précis. 

Tétrahydrocannabivarine et douleur 

Outre son potentiel neuroprotecteur et régulateur du métabolisme, le THCV a montré un potentiel en ce qui concerne la gestion des douleurs nociceptives (douleurs engendrées par l’agression de l’organisme, comme dans le cas d’une réaction inflammatoire, par exemple). Plusieurs études, répertoriées dans l’article « Are cannabidiol and Δ9-tetrahydrocannabivarin negative modulators of the endocannabinoid system? A systematic review », démontrent que le THCV augmente le potentiel antinociceptif (antidouleur) du THC, sans provoquer les effets secondaires du THC, comme l’anxiété. 

Que peut-on en dire ? Le tétrahydrocannabivarine possède plusieurs casquettes et, en faisant bon usage de ce phytocannabinoïde, on peut espérer des moyens plus sains de soulager les maux. Il n’a pas les effets secondaires du stupéfiant THC et pas non plus ceux d’autres agonistes inverses synthétiques du récepteur CB1, comme le Rimonabant. 

Comment le THCV agit-il sur notre système endocannabinoïde ? 

Le tétrahydrocannabivarine agit sur les récepteurs de notre système endocannabinoïde d’une façon qui lui est propre. On pourrait dire qu’il est radicalement opposé au tétrahydrocannabinol (THC) en termes d’effets sur nos récepteurs CB1 et CB2. 

Alors que le THC est un puissant agoniste du récepteur CB1 (il s’y fixe et mime puissamment l’action de nos endocannabinoïdes), le THCV est un agoniste inverse, voire un antagoniste. Il produit donc le contraire : quand l’un stimule nos récepteurs, l’autre ne les dérange qu’à peine. C’est la raison pour laquelle le THCV n’est pas psychoactif. Son action neutre sur le récepteur CB1 lui évite de devenir psychoactif. 

Cependant, il est bon de rappeler, comme le font de nombreux articles de pharmacologie, que le THCV n’agit pas de la même façon sur nos récepteurs selon le dosage utilisé. L’article déjà cité “Δ9-Tetrahydrocannabivarin (THCV): a commentary on potential therapeutic benefit for the management of obesity and diabetes” encourage à continuer les recherches pour cette raison car « [c]ontrairement au THC, les bienfaits thérapeutiques et cliniques du THCV concernant son manque d’effets psychoactifs lors des études sur humains sont d’une grande valeur pour la pharmacothérapie. Mais, d’un autre côté, l’activité double du THCV sur les récepteurs CB1 et CB2, démontrant des effets agonistes ou antagonistes selon le dosage, nous indique le besoin de développer la recherche ». (trad.)

Plus encore, l’article “Are cannabidiol and Δ9-tetrahydrocannabivarin negative modulators of the endocannabinoid system? A systematic review” démontre que les résultats concernant l’action du THCV changent selon qu’ils ont été effectués in vitro ou in vivo. Entre test laboratoire et test sur être vivant, il y a donc des variations de résultats. 

Cette variété de résultats a également été décrite par Raphael Mechoulam, le chimiste israélien ayant, le premier, isolé la molécule de THC, comme contradictoire dans le British Journal of Pharmacology

Que peut-on en dire ? La nature de l’interaction du THCV avec nos récepteurs n’est pas neutre. Selon le dosage et la nature de l’étude, le tétrahydrocannabivarine semble agir en agoniste inverse et antagoniste. Cette incertitude concernant les effets du THCV sur notre système endocannabinoïde doit encore être résorbée par des études plus poussées, bien que le cannabinoïde soit extrêmement prometteur. Notons que la plupart des études se font sur des rats ou des souris de laboratoire, ce qui ne traduit pas complètement ses effets sur l’humain. 

Concluons ! 

Maintenant que votre regard sur la question est plus clair, vous pouvez acheter du THCV avec l’œil critique nécessaire. Le tétrahydrocannabivarine est prometteur, mais manque encore d’études, notamment sur la nature exacte de son interaction avec nos récepteurs selon le dosage. La plupart des consommateurs en font usage pour se détendre ou réduire des maux du quotidien. Il s’agit bel et bien d’une molécule de bien-être et non d’un médicament. 

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