Le sevrage du THC
Le tétrahydrocannabinol (THC) est le principal cannabinoïde psychoactif que l’on trouve naturellement sur la plante de chanvre. Cette substance illégale est l’une des drogues les plus consommées en France et en Europe. Selon le rapport publié en 2016 par l’Observatoire Européen des Drogues et de la Toxicomanie (OEDT), le cannabis représente 38% du marché total des drogues illicites (1). En France, qui est la plus grande consommatrice européenne, le problème du cannabis au THC est d’autant plus important. D’après l’article « Cannabis : comment reprendre le contrôle ? » d’Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard, la France possèderait « le plus haut taux d’expérimentation du cannabis en Europe. En 2016, 41.4% des Français âgés de 15 à 64 ans en avaient déjà consommé au moins une fois dans leur vie. En comparaison, la moyenne européenne s’établit à 18.9%. » (2)
Ce qu'il faut retenir :
- Le THC peut entraîner dépendance et effets néfastes sur la santé.
- Les symptômes de sevrage incluent agitation, perte d'appétit, et troubles du sommeil.
- La durée du sevrage varie, avec des symptômes s'estompant généralement en une semaine.
- Le CBD peut aider au sevrage du THC, offrant une alternative non psychoactive.
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La question du sevrage au THC est donc toujours d’actualité, notamment sur le territoire français. Le tétrahydrocannabinol, en plus d’être illégal, peut avoir des effets néfastes au quotidien (cognitifs, psychologiques, physiques…). Comment se sevrer du THC ? En combien de temps ? Quels sont les effets secondaires ? Le CBD peut-il aider au sevrage du THC ?
Le THC, une molécule dangereuse ?
En France, le cannabis THC est réservé à la communauté scientifique pour l’étude. Pour le commun des mortels, il s’agit d’une drogue illégale, qui fait encore débat au sujet de sa classification (drogue dure ? drogue douce ?). D’après les scientifiques J. P Jacques, S. Zombek, Ch. Guillain et P. Duez, le THC est consommé de façon illicite pour les sensations qu’il procure : euphorie, bien-être, calme, désinhibition, légèreté, distorsion des sens, sédation, anxiolytique, stimulation de l’appétit, etc. (3) Si cela peut être intéressant pour les grands malades (SIDA, cancer…), les recherches sont toujours en cours et sont réservées aux professionnels de la santé.
La consommation du cannabis THC possède pourtant des effets néfastes. Cette molécule, contrairement au cannabidiol (CBD), est psychotrope. Elle possède donc des effets psychoactifs. Dans leur article, Jacques, Zombek, Guillain et Duez constatent que le tétrahydrocannabinol mène à trois catégories de dangerosité : le développement d’une dépendance, un impact sur le corps et une conséquence psychosociale (4). Il a également été constaté, d’après l’article « Le cannabis : addiction. Conséquences aiguës et chroniques », qui est issu d’une collaboration entre de nombreux scientifiques, que le cannabis THC pouvait mener à
- La dépersonnalisation et déréalisation
- Une désorientation
- Des idées délirantes, paranoïaques et hallucinations
- Une agitation psychomotrice
- Une angoisse irrationnelle
- Des émotions et pensées désordonnées
- Des troubles cognitifs (notamment de la mémoire et de l’attention) (5)
Consommé jeune, le THC peut avoir un réel impact sur le développement cognitif de l’adolescent. C’est pourquoi, le sevrage au THC apparaît nécessaire pour reconstruire un quotidien sain (et légal…). Le cannabis THC est également souvent rejeté lorsque les épisodes anxieux et les crises de panique remplacent l’effet apaisant ressenti dans les premières prises (6). La molécule de tétrahydrocannabinol engendre moins de dépendance et de risques que d’autres drogues dures (héroïne…), cependant elle demeure un problème sanitaire d'après les autorités Françaises.
Les symptômes de la dépendance au THC
Avant de se sevrer, il faut déjà repérer les symptômes de la dépendance au THC.
Reconnaître un symptôme de dépendance est plutôt simple. Le consommateur est dépendant, « addict », si :
- Il ne parvient plus à réguler sa consommation de cannabis, souvent pris en dose plus importante et pendant plus longtemps.
- Il ne parvient pas à arrêter de consommer du cannabis, malgré sa volonté de le faire. Les envies de le consommer sont très fortes.
- Beaucoup de temps y est consacré, ce qui peut empiéter sur d’autres activités importantes (travail, projets, passions…), parfois abandonnées. Malgré les effets néfastes sociaux, il n’y a pas d’arrêt du cannabis.
- L’usage se poursuit même dans des situations à risque, ou lorsque le consommateur sait souffrir de problèmes physiques et psychologiques liés à sa consommation.
- La tolérance du cannabis est de plus en plus élevée (7).
Si un proche ou vous-même ressentez un ou plusieurs symptômes, il s’agit probablement d’une addiction au THC. Dans ce cas, direction un professionnel de santé qui pourra vous aiguiller !
Les symptômes du sevrage au THC
Le sevrage du THC peut se manifester de deux façons différentes. La première est un syndrome de sevrage. La seconde, une compensation par la prise d’autres substances. Les symptômes principaux du syndrome de sevrage sont :
- L’agitation
- La perte d’appétit
- L’irritabilité
- L’hyperactivité
- Une perte d’appétit
- Des nausées
- Des troubles du sommeil
- Une sensation de faiblesse
- Colère, agressivité, nervosité, anxiété
- Des symptômes physiques : douleurs abdominales, tremblements, fièvres, frissons, mal de tête… (8)
Quelle est la durée du sevrage au THC ?
D’après le CAMH (Centre de toxicomanie et de santé mentale) à Toronto, « les symptômes disparaissent généralement au bout d’une semaine, mais les troubles du sommeil peuvent durer plus longtemps. » (9)
Cependant, ce sevrage peut durer bien plus longtemps selon la personne concernée. Il s’agit d’être indulgent avec son proche ou avec soi-même et de prendre le temps qu’il faut. La durée du sevrage cannabique est personnelle.
Comment se sevrer du cannabis THC ?
Chacun possède sa technique pour mieux vivre le sevrage cannabique. Avant toute chose, si vous voulez opérer un sevrage, il est fortement recommandé de consulter un médecin. Nos conseils, donnés à titre indicatif pour vous épauler dans votre démarche, ne remplacent pas l’aide concrète d’un médecin qui agira selon vos besoins. Pour rappel, le médecin est tenu au secret médical. Voici quelques autres conseils qui peuvent favoriser un sevrage du THC réussi :
1. Faites du sport ou une activité artistique
Un rapport de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS) a démontré le bénéfice de l’activité sportive dans la lutte contre les addictions et la réduction de l’état de manque. Selon ce rapport, qui s’inspire de nombreuses études sur le sujet, « [e]lles aident non seulement à améliorer la condition physique, mais jouent aussi un rôle non négligeable sur le bien-être mental, qui sont deux composantes importantes lorsque l’on veut mettre fin à une addiction » (10). Une activité artistique peut également contribuer à cette amélioration.
Si vous n’êtes pas sportif, vous pouvez commencer par de la marche, du ménage ou du bricolage, par exemple, qui contribueront à occuper votre esprit.
2. Retrouvez un environnement social sain
Souvent, la consommation de THC peut mener à un isolement social. Favorisez les interactions, sortez, discutez de vos passions et intérêts. Il peut être nécessaire de changer de fréquentations si ces dernières vous poussent à la consommation.
3. Demandez un suivi psychologique et médical
Cela peut contribuer à canaliser vos émotions. Dans le cas d’une addiction trop forte, un suivi médical permettra d’adapter les dispositifs de votre sevrage cannabique.
4. Evitez les situations qui favorisent la rechute
Fêtes alcoolisées, situations stressantes : au placard, le temps de votre sevrage ! Il faut impérativement éviter les situations qui vous donnent envie de consommer du cannabis THC.
5. Construisez-vous un quotidien équilibré
Mangez correctement, préparez-vous de petits moments cocooning. Une balade, un plat mijoté, un soin du visage, faites-vous plaisir et retrouvez la joie d’un quotidien serein.
6. Jetez le cannabis que vous possédez
Pour éviter de consommer du cannabis THC, jetez-le ! Dans la poubelle, il sera moins susceptible de finir dans votre organisme.
Instances qui peuvent aider au sevrage cannabique
Le site Drogues Info Service propose des conseils et des services qui soutiennent le sevrage.
Vous pouvez également contacter le numéro vert Fil Santé Jeune (gratuit) : 0 800 235 236.
Le numéro de Drogues Info Service est également gratuit : 0 800 23 13 13.
Le numéro vert d’Ecoute Cannabis peut également contribuer à votre sevrage : 0 980 980 940.
Sur cette page, vous trouverez une multitude de centres d’accueil qui vous permettront d’accéder à des services médicaux.
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Le CBD est-il une solution pour se sevrer du THC ?
Le cannabidiol (ou CBD) peut être intéressant dans le cadre d’un sevrage du THC. Il a l’avantage de se trouver dans les mêmes formes que le cannabis traditionnel (fleurs, résines, alimentaires…) et de posséder un goût similaire. Le cannabidiol n’est pas psychoactif et engendrerait, d’après les récentes études, comme celle de Leonard Leinow et Juliana Birnbaum, peu d’effets secondaires (11). Il a l’avantage de détendre et de procurer un certain bien-être sans pour autant mener à un effet psychotrope ou de dépendance.
Ce cannabinoïde se trouve naturellement sur la plante de chanvre et peut remplacer le THC.
En revanche, le cannabidiol n’est pas un médicament. S’il peut aider certains consommateurs dans leur sevrage, il peut également stimuler l’impression de « manque ». Vous devez donc analyser votre propre besoin avant de vous lancer. C’est pourquoi, nous recommandons très fortement le conseil d’un professionnel de santé.
(1) Karila, Laurent, et al. « Le cannabis : addiction. Conséquences aiguës et chroniques », Pratiques en santé mentale, vol. 63, no. 2, 2017, p. 15. [https://www.cairn.info/revue-pratique-en-sante-mentale-2017-2-page-15.htm]
(2) Auriol, Emmanuelle, et Pierre-Yves Geoffard. « Cannabis : comment reprendre le contrôle ? », Notes du conseil d’analyse économique, vol. 52, no. 4, 2019, p. 2. [https://www.cairn.info/revue-notes-du-conseil-d-analyse-economique-2019-4-page-1.htm?ref=doi]
(3) J. P Jacques, Ch. Guillain et al., « Les scientifiques sont d’accord plus qu’ils ne l’admettent », Revue Médicale de Bruxelles, Vol. 25, no.2, p. 87-92 (2004), p. 88. [https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/object/boreal:221694]
(4) Ibid, p. 90.
(5) Voir Karila, Laurent, et al., art.cit., p. 16.
(6) Ibid., p. 16.
(7) Voir ibid., pp. 17-18.
(8) Ibid.
(9) « Le Cannabis », CAMH [https://www.camh.ca/fr/info-sante/index-sur-la-sante-mentale-et-la-dependance/le-cannabis#:~:text=Parmi%20les%20sympt%C3%B4mes%20du%20syndrome,sommeil%20peuvent%20durer%20plus%20longtemps.]
(10) « Activités physiques et sportives, sédentarité, addictions », Revue de littérature Onaps, 2022, p. 4. [https://www.drogues.gouv.fr/le-saviez-vous-lactivite-physique-peut-aider-lutter-contre-les-addictions-des-substances]
(11) Leonard Leinow, Juliana Birnbaum, et al., CBD : A Patient’s Guide to Medicinal Cannabis --Healing without the High, Californie, North Atlantic Books, 2017.
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